HISTOIRE ET PRESENTATION DU TRINQUET :
L'histoire du trinquet Saint Martin débute en 1907, quand les premières pelotes claquèrent sur le mur du fronton en place libre de Saint Martin.
Parmi les joueurs de l'époque se distingue Agara, surnommé " Pouchant ", dont la puissance de jeu est déjà légendaire. En 1927, vingt ans après l'inauguration du fronton, " Pouchant " nourrit un rêve ambitieux : faire construire un trinquet sur le site. Le 21 janvier 1928, il voit son projet prendre forme avec la pose de la première pierre, en présence de Jean Ibarnegaray, président de la Fédération Française de la Pelote Basque.
Le trinquet se distingue rapidement par ses dimensions imposantes : 30 mètres de long, 10 mètres de large, 12 mètres de hauteur. Les joueurs de la région le surnomment vite "la cathédrale" pour sa grandeur.
L'inauguration a lieu le 22 juillet 1928, avec un duel mémorable opposant Arcé-Darraïdou à Léon Dongaïtz et son neveu Edouard Arrayet, attirant un public nombreux venu découvrir ce lieu d'exception.
A la disparition de " Pouchant " en 1930, c'est son épouse qui prend les rênes et veille sur le trinquet. Quelques années plus tard, un autre grand nom de la pelote, Jean-Baptiste Aguer, en assure la gestion, avant que le bâtiment ne soit finalement acquis en 1948 par Jean-Baptiste Harambillet, surnommé
l' "Espeletar ". Considéré comme le meilleur joueur de main nue de l'époque, Jean-Baptiste Harambillet affiche un palmarès impressionnant : dix-sept titres de champion de France et un titre de champion du monde en 1944. Cependant, partagé entre le trinquet et l'exploitation de sa ferme à Saint-Pée-sur-Nivelle, il confie rapidement la gestion du trinquet à son épouse Mayie.
En 1976, c'est leur fille Bernadette, aidée par son mari Michel Dublanc, qui reprend la gestion du lieu. Le trinquet Saint Martin alors véritable temple de la pelote basque, a accueilli entre autre la section pelote de l'USB dans les années 70 et a assuré des compétitions prestigieuses, dont plusieurs championnats du monde. Mais dans les années 90, avec l'évolution des normes internationales, le trinquet ne peut plus accueillir que des compétitions internes, limitant peu à peu son rayonnement. L'activité du trinquet s'endort peu à peu.
En 2005 que Jean Anetas, figure locale connue dans le secteur du tourisme, propriétaire de la SAS Arbel Immobilier, manifeste son intérêt pour le site. Il envisage de racheter le trinquet à la famille Dublanc, mais la municipalité hésite, préférant initialement en confier la gestion au BAC (Biarritz Athlétic Club). Toutefois confronté aux difficultés d'organiser des compétitions officielles et face à la "volonté et la détermination" de Jean Anetas (dixit Didier Borotra, maire de Biarritz), la ville décide de lui laisser racheter le trinquet. " L'USB était mon club, et c'est dans ce trinquet que j'ai participé à mon tout premier tournoi " , confie Jean Anetas, se souvenant avec émotion de ses débuts sur cette cancha. En 2005, son rêve se concrétise : il devient propriétaire du trinquet et entame une rénovation ambitieuse des lieux.
Après deux ans de gros travaux et un très lourd investissement, le trinquet rénové ouvre à nouveau ses portes. La cancha a été remontée au premier étage, permettant à la SAS Arbel Immobilier d'occuper tout le rez-de-chaussée. Le trinquet lui-même subit quelques modifications : il perd deux mètres en hauteur et deux mètres en longueur, un changement apprécié des joueurs, en particulier des arrières.
Jean Anetas confie la gestion du trinquet à Jean-Paul Carriquiry (joueur talentueux et fin cuisinier), le lieu s'enrichit également d'un bar, mêlant inox et bois. Situé en partie sous le tambour, le bar offre un espace accueillant et chaleureux pour les visiteurs. " J'ai voulu créer une ambiance où les joueurs et visiteurs prendraient plaisir à venir", explique Jean Anetas. Lors de l'inauguration officielle en 2006, Dominique Boutineau et Roland Dufourg, présidents des Fédérations Internationale et Française de Pelote Basque, ainsi que de nombreux acteurs du monde du tourisme, sont présents.
Le maire de Biarritz Didier Borotra intervient pour saluer cette réalisation et résume cet accomplissement en ces termes : " une réussite et le triomphe de la passion " .
Le trinquet Saint Martin, désormais restauré et modernisé, continue d'incarner la tradition vivante de la pelote basque à Biarritz, prêt à accueillir de nouvelles générations de joueurs.